Pour la première fois, la chanson thème du Forum sur les droits numériques et l’inclusion (DRIF) a été interprétée en direct à Lusaka, en Zambie, lors des cérémonies d’ouverture et de clôture de l’édition de cette année. Ce morceau de trois minutes est un titre roots reggae entraînant qui célèbre les avantages des technologies modernes, de l’intelligence artificielle à l’Internet, et la manière dont ces outils continuent de façonner nos sociétés.
Pour donner vie à cette vision, le DRIF s’est tourné vers Maiko Zulu, artiste reggae zambien plusieurs fois récompensé, producteur et militant des droits de l’homme au franc-parler. Largement reconnu comme l’un des plus grands artistes reggae de Zambie, Maiko perpétue une longue tradition qui consiste à utiliser la musique comme vecteur de justice et de changement social. Parmi ses chansons les plus populaires, on peut citer « Mad President », « In the Ghetto » et « Why must I vote again ? ».
Dans cet entretien, Giyo Ndzi, le Communications Officer de Paradigm Initiative, s’entretient avec Maiko loin des projecteurs pour discuter brièvement de son inspiration, du processus créatif derrière la chanson thème du DRIF25 et de la manière dont son activisme continue d’alimenter son art.
Q : Commençons par les questions agréables. Qui est Maiko lorsque le micro est éteint ?
Maiko est une personne très active. Je suis un touche-à-tout. Je suis parent, grand-parent, je ne suis pas très sociable, mais j’aime mettre la main à la pâte. Je suis quelqu’un de pratique, et c’est ça Maiko loin du micro.
Q : Votre musique a toujours véhiculé des messages forts. Qu’est-ce qui vous a inspiré à associer le reggae aux droits numériques, et comment cette fusion a-t-elle conduit à la création de la chanson thème du DRIF ?
La musique reggae a toujours été associée aux libertés individuelles dans les contextes sociaux, culturels, politiques et émancipateurs. Vous savez, à l’ère des droits numériques, il est tout à fait approprié que nous, musiciens reggae, défendions la cause des droits individuels dans le cyberespace. Lorsque certains de nos camarades de Paradigm Initiative ont visité la Zambie et ont découvert certaines des initiatives en matière de droits numériques que nous menions sur le plan artistique, ils m’ont demandé d’envisager de créer une chanson thème pour le DRIF (Digital Rights and Inclusion Forum, Forum sur les droits numériques et l’inclusion). Pour moi, cela représentait une opportunité de diffuser ce message à une échelle encore plus grande. C’est ainsi que nous avons collaboré et créé la chanson thème du DRIF 2025.
Q : En tant qu’artiste, comment envisagez-vous l’influence de la musique sur les discussions relatives aux droits numériques, à l’inclusion et à la liberté d’expression en ligne, en particulier chez les jeunes ?
La musique influencera toujours les discussions sur le changement dans tous les domaines, y compris les droits numériques. La musique n’a pas de frontières. La musique n’a pas de langue. Il suffit d’écouter un morceau de musique pour être inspiré. La musique est un formidable catalyseur pour dépasser les frontières, en particulier chez les jeunes, qui ont pris le contrôle des réseaux sociaux. La musique fera toujours partie intégrante des discussions.
Q : Le reggae est connu pour ses racines dans la résistance et la libération. Comment cet esprit se manifeste-t-il dans votre propre militantisme, tant hors ligne que dans l’espace numérique ?
L’esprit de résistance et de libération dans la musique reggae est le feu qui brûle en nous. C’est le carburant qui nous pousse à aller de l’avant dans notre militantisme, tant en ligne que hors ligne, et qui est désormais au cœur de la quête des droits et des libertés numériques pour les personnes.
Q : Pouvez-vous nous décrire votre processus créatif pour la chanson thème ? Quelles émotions ou expériences souhaitiez-vous que les auditeurs ressentent dès qu’ils appuieraient sur « play » ?
Le processus créatif a été très stimulant, car j’ai dû collaborer avec Kenneth, Adesuyi et Miriam en ligne. C’était passionnant d’utiliser l’espace numérique et d’essayer de comprendre les émotions de chacun. Pour moi, cela a été assez difficile, car j’ai dû imaginer un public que je n’avais jamais vu auparavant, car on m’avait informé qu’il y aurait des personnes provenant de nombreux pays à travers le monde. Cela a donc été un véritable défi, mais nous avons finalement réussi à interpréter la vision de Paradigm Initiative en quelque chose d’artistique, et nous avons ainsi fusionné nos danseurs traditionnels locaux provenant de quatre provinces de Zambie. Cela a été très stimulant de travailler avec un groupe culturel et de fusionner le reggae.
Q : Quelle est une chose surprenante à votre sujet que vos fans ne savent peut-être pas ?
Une chose surprenante à mon sujet est que, même si vous me voyez aujourd’hui avec des dreadlocks, j’ai autrefois été enfant de chœur à la cathédrale Holy Cross de Lusaka. Ne le dites à personne (sourit).